Au sein de l’alliance Netbox, nous transformons des containers maritimes en maison, restaurant, tinyhouse, buvette, piscine, et bien d’autres, afin de leur donner une seconde vie. À La Conserverie Locale, un projet porté par l’association Partage Ton Frigo, et pensé par Manon Carre, on transforme les denrées alimentaires écartées de la distribution et de la production en conserve sous forme de confiture, chutney, soupe ou encore pâte à tartiner. Comme quoi, tout se transforme et rien ne se perd !
La Conserverie Locale œuvre depuis maintenant 3 ans pour lutter contre le gaspillage alimentaire, un très beau projet que nous avons eu envie de vous faire découvrir à travers cet article, et qui, en plus de partager nos valeurs, partage également notre intérêt pour les containers maritimes upcyclés…
L'histoire de La Conserverie Locale

Si La Conserverie Locale est officiellement née en 2019, les racines du projet remontent en réalité à 2013, avec la création de l’association Partage Ton Frigo. Décrit comme un incubateur d’idées anti-gaspi, Partage Ton Frigo, luttait également contre le gaspillage alimentaire en proposant des solutions concrètes et ludiques pour diminuer le gaspillage alimentaire et accompagner les consommateurs vers une consommation durable. Grâce à cette association, plusieurs projets ont vu le jour comme des frigos collectifs, une application de partage alimentaire (qui a aujourd’hui été arrêtée), des ateliers de sensibilisation, etc.
Derrière Partage Ton Frigo, se cache une petite équipe de personnes engagées dont Manon Carre, une ingénieure spécialisée dans les systèmes industriels et les processus d’innovation. Après plusieurs années passées au sein de l’association, à lutter contre le gaspillage alimentaire, Manon a voulu aller encore plus loin dans son combat et faire face à un problème de taille : les denrées alimentaires écartées de la distribution et invendues, qui finissent au fond des bennes à ordures.
C’est ainsi que La Conserverie Locale est née, en 2019 à Metz, au sein du tiers-lieu Bliiida, installé dans les anciens entrepôts de bus de l’agglomération messine.
Un projet engagé


Pour lutter contre le gaspillage alimentaire et éviter que des denrées alimentaires soient jetées car jugées hors normes, trop petites, trop grandes, avec des taches trop épaisses ou une couleur pas assez vive, alors qu’elles sont propres à la consommation, Manon a eu une idée. Proposer à la Banque Alimentaire de la Moselle de lui fournir des fruits et légumes qui n’ont pas été écoulés afin qu’elle puisse ensuite les transformer : soupe, chutney, pâte à tartiner, pickles, tartinades, jus, tout est possible ! Grâce à ce partenariat, 10% de la production revient gratuitement à la Banque Alimentaire, qui peut proposer les produits transformés de La Conserverie Locale dans les épiceries solidaires et associations de son réseau pour un public en précarité. Mais Manon ne s’est pas arrêtée là et est allée toquer à la porte de producteurs de la région pour leur proposer le même principe. Ainsi, les producteurs peuvent choisir parmi un catalogue de près d’une centaine de recettes ou proposer leurs idées pour la transformation de leurs produits. En plus, ils peuvent également demander à La Conserverie Locale d’imprimer leurs étiquettes sur les bocaux, en vue de leur future commercialisation.
Ainsi, une partie des produits transformés revient aux producteurs et le reste à La Conserverie Locale qui peut ensuite les commercialiser au sein de ses 70 points de vente partenaires, sur son site internet ou directement dans ses bureaux à Bliida. En effet, une partie de la marchandise est stockée dans le local de la grande-serre à Bliiida. L’équipe de La Conserverie Locale laisse une caisse de chaque produit, ce qui permet aux personnes qui viennent voir l’équipe sur place de découvrir les produits et de les acheter. Le reste de la marchandise est stockée dans deux containers maritimes que La Conserverie Locale loue à Bliiida, et qui se trouvent à l’extérieur, sur le parking. Un container sert à stocker les matières premières et le second, les produits transformés.
Si les commandes sont également préparées dans les bureaux de l’entreprise, la transformation des produits quant à elle se fait dans le laboratoire de cuisine, mais attention, il ne s’agit pas de n’importe quel laboratoire…
Un laboratoire de cuisine en containers maritimes
Le laboratoire de cuisine de La Conserverie Locale, n’est pas un laboratoire comme les autres. En effet, il est composé de deux containers maritimes soudés entre eux au sein desquels des travaux d’aménagement comprenant l’électricité, le revêtement du sol, l’installation d’un chauffage et d’une climatisation ainsi que l’installation des différentes machines de conservation, achetées elles aussi d’occasion, ont été réalisés.
À l’époque, réaliser des travaux au sein de la grande-serre à Bliiida, aurait coûté cher, et plus important, La Conserverie Locale n’aurait pas été propriétaire de son laboratoire. C’est ainsi que l’idée de construire un laboratoire de cuisine en containers maritimes est arrivée. Cette solution plus abordable leur a permis d’avoir un lieu qu’ils pouvaient déplacer en cas de besoin et dont ils étaient propriétaires. L’idée d’un laboratoire en containers maritimes était aussi de pouvoir montrer que c’était un projet qui était facilement reproductible et autonome ailleurs, et ainsi donner envie à d’autres de se lancer dans l’aventure d’une conserverie locale modulaire.


Installé le 13 novembre 2018, et complètement opérationnel depuis le début de l’année 2019, le laboratoire respecte les normes imposées par l’industrie de l’agroalimentaire, de nombreuses procédures sont donc à respecter. Des procédures qui n’ont pas toujours facilité le travail effectué dans le laboratoire. En effet, après trois ans d’utilisation, le petit laboratoire de cuisine aura permis à l’entreprise de transformer des milliers de pots. Mais si Manon devait aujourd’hui reconstruire une conserverie locale en containers maritimes, elle modifierait certains points, qui avec le temps et l’expérience lui semblent primordial. Tout d’abord, elle construirait un laboratoire de plein pied, sans les 3 petites marches qu’elle a actuellement et qui complique le travail de manutention lorsqu’il faut amener ou sortir la marchandise. Elle opterait également pour un autre revêtement de sol. En effet, il faut savoir que dans ce domaine d’activité, des processus agroalimentaires sont à prendre en compte. Ils obligent l’équipe à nettoyer le laboratoire régulièrement au jet d’eau. Un nettoyage à grande eau qui n’est pas forcément adapté au sol de son laboratoire. Des détails à l’époque qui n’en sont plus aujourd’hui. Malgré ces petits désagréments, le laboratoire en container maritime reste pour Manon, un bon outil lorsque l’on démarre son activité. Il permet d’avoir un espace modulable et transportable à moindre coût.



70 000 pots réalisés en 2021, une réussite pour La Conserverie Locale
Trois ans après le début de l’aventure, La Conserverie Locale a rencontré un vrai succès, la preuve en est qu’en 2021, 70 000 bocaux sont sortis du laboratoire. Elle est aujourd’hui connue et reconnue, notamment dans la région Grand-Est, mais pas que ! En effet, La Conserverie Locale a plus de 70 revendeurs concentrés dans le Grand-Est, mais aussi quelques points de vente répartis dans toute la France, ainsi qu’un revendeur en Espagne et en Slovénie. Ce qui fait la renommée de l’entreprise ce n’est pas seulement le fait qu’elle combat le gaspillage alimentaire, mais aussi les nombreuses recettes élaborées par l’équipe qui font saliver les papilles des consommateurs.


Des recettes originales
La conserverie locale élabore des recettes, parfois très originales comme dernièrement avec une pâte à tartiner lentilles, cerise, chocolat : « C’est spécial, mais il faut goûter, moi j’adore ! », explique Camille, alternante en communication. D’après elle, La Conserverie Locale a un produit phare, il s’agit de la pâte à tartiner aux lentilles avec de la vanille. Ils font aussi une pâte à tartiner pois chiche, cacao, fleur d’oranger. Pour l’élaboration des recettes, toute l’équipe se réunit et propose ses idées. Julien, le chef de production propose ses idées, les teste et ensuite propose à l’équipe de goûter et de donner leur avis. « On a des recettes très originales et c’est ce qui nous permet de nous démarquer ».



Une entreprise qui grandit
Depuis sa création, La Conserverie Locale ne cesse d’évoluer. L’équipe compte aujourd’hui Manon, la fondatrice et directrice, Julien, le chef de production, Héloïse, la chargée de développement, Cécile, la responsable de commercialisation et graphisme. Mais également 3 alternants dont Camille, la chargée de communication, Diyar, le chargé qualité et production et Chloé, la chargée de qualité, recherche et développement, ainsi que Solange qui effectue son service civique. Si l’équipe ne cesse de grandir, c’est également le cas de la production. Et qui dit une augmentation de la production, dit besoin d’un plus grand espace. C’est pour cela, que La Conserverie Locale va déménager en mai dans des nouveaux locaux situés à Marly. Aujourd’hui, le laboratoire en containers maritimes de 60 m², ne convient plus et ne peut plus absorber autant de production. Dans les nouveaux locaux, La Conserverie aura donc un nouveau laboratoire de plus de 200 m² qui lui permettra d’avoir une pièce dédiée au découpage des fruits et légumes, une pièce pour la plonge, une chambre froide,… De quoi augmenter la cadence, transformer plus de denrées alimentaires et éviter davantage le gaspillage alimentaire.

Ce projet vous intéresse ?
Vous souhaitez vous lancer dans la transformation de denrées alimentaires en bocaux ? N’hésitez pas à contacter La Conserverie Locale ! En effet, elle propose aussi des formations chaque mois pour apprendre toutes les techniques de transformation et de conservation nécessaires pour l’ouverture d’une conserverie. La formation comprend une journée théorique où Manon fait une présentation de toutes les spécificités techniques, puis une journée pratique où vous pourrez aller avec Julien dans le laboratoire pour mettre en pratique les différentes techniques évoquées la veille.