Depuis son importation des Etats-Unis, la tiny house alimente les conversations, est l’objet de nombreux reportages télévisés et suscite aussi bien de l’intérêt que des critiques. Initialement conçue à partir d’ossature bois, la tiny house a elle aussi évolué au fil des années de par ses matériaux de construction et de son utilité.
Aujourd’hui, la tiny house ne représente plus seulement la petite maison en bois souvent sur roue choisie par celles et ceux qui souhaitent se tourner vers un mode de vie plus simple et respectueux de l’environnement. En effet, elle répond aujourd’hui à des enjeux majeurs sociétaux et permet de loger des personnes en situation précaire, qui font face à une situation d’urgence ou encore des étudiants ou des jeunes actifs à la recherche d’un logement abordable et pratique. La tiny house séduit donc de plus en plus, que ça soit à l’étranger où elle s’est déjà largement développée ou en France, où de plus en plus de projets à base de tiny house voient le jour.
La tiny house, une solution face à l’urgence
Si aujourd’hui les tiny houses ont autant la côte, c’est parce que ces petites maisons nomades et écologiques présentent de nombreux avantages : faible coût d’acquisition et de construction, économie d’énergie, mobiles, … Simplicité et praticité sont les maîtres-mots ! Ce type de logement est donc de plus en plus utilisé pour répondre à des situations urgentes de relogements de personnes en situation précaire.
En France...
C’est le cas notamment à Villeurbanne à côté de Lyon où un petit village a éclos en octobre dernier sur un ancien parking de friche industrielle. Au total, une vingtaine de tiny houses ont été construites afin d’héberger des mères seules vivant avec leurs enfants. Avant d’obtenir ces nouveaux logements, nombre d’entre elles ont souvent erré et traversé des situations de grande précarité. Dès lors, ces maisons minimalistes, qui ont une durée de vie estimée à une quinzaine d’années, pourront être démontées pour être déplacées ailleurs. Ce beau projet a été pris en charge par la métropole lyonnaise qui a payé les frais de construction qui s’élèvent à 30 000€, ainsi que les charges d’eau et d’électricité.
“L’objectif est de pouvoir pérenniser ce dispositif, mais sur des terrains différents, et de se déplacer au gré des mouvements de la ville“, explique Etienne Prime, co-responsable de l’association Le Mas qui gère ce micro-village. “Plus on multipliera ces initiatives, plus on aura une chance de mettre fin, ou tout au moins de réduire de manière significative le sans-abrisme dans les villes.“
À Rouen, la ville a mis à disposition un terrain où deux tiny houses ont été installées et sont destinées à accompagner la réinsertion de personnes sans-abri. C’est un projet porté par l’entrepreneur Franck Renaudin qu’il a baptisé Un toit vers l’emploi. Ce programme vise à loger les personnes sans domicile fixe et les aider à trouver leur voie professionnelle en s’appuyant sur un habitat spécifique : les tiny houses. Pari réussi donc puisque les deux tiny houses de 20 m² et autonomes en énergie ont été inaugurées le 6 mars 2020.
et au delà des frontières...
À l’étranger, cette fois, la ville de Dawson Springs a récemment eu recours aux tiny houses pour reloger les sinistrés de la tornade qui a saccagé la ville. En effet, dans la ville, 75% des habitations ont été détruites, laissant de nombreuses familles à la rue. Alors, pour répondre à l’urgence de la situation, quatre tiny houses en container ont été mises à disposition de familles dans le besoin. Ces logements d’urgence en container ont permis à quatre familles d’avoir un toit pendant six mois, sans loyer à payer afin de les aider à se retourner et à trouver un logement.
Des logements adaptés aux étudiants
Mais les tiny houses ne sont pas seulement des logements dits « d’urgence ». Elles peuvent aussi séduire des étudiants à la recherche d’un logement pratique et abordable. C’est d’ailleurs ce qui a séduit Aurélie Moy, une jeune ingénieure environnementale qui a créé le « Ty Village », un village de tiny houses étudiantes qui a ouvert en septembre 2019, sur le campus d’Armor, en Bretagne. Aujourd’hui, le village ne compte pas moins de 14 tiny houses et devrait à terme en accueillir 21. Les étudiants occupent donc des logements de 2,50 mètres de large et 4 mètres de haut pour une surface de 18m². Le tout avec une ossature en bois et fabriquées avec des matériaux principalement naturels, renouvelables et locaux, pour un loyer est de 459 euros avec l’électricité et Internet compris.
“Dans les villes où la tension sur le logement étudiant est forte, commente son directeur, Fabrice Pezziardi, les Tiny constituent une option intéressante pour accroître l’offre disponible.”
Une autre façon de voir la vie
Les tiny houses, plus qu’un logement, c’est également un mode de vie ! Une vie plutôt modeste dont les mérites ont beaucoup été loués par le philosophe Henry David Thoreau, notamment dans son livre Walden ou la vie dans les bois (1922). En 1974, le designer américain, Jay Shafer, construit sa première Tiny House de 9m² et fonde sa société pour commercialiser ses créations. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que Mylène et son compagnon, Thibaut, ont découvert le concept des tiny houses. Le couple rêvaient de voyages en sac à dos, de rencontres, de grands espaces naturels, et ne voulaient plus dépenser leur argent dans un loyer. Mylène et Thibaut avaient, pour leurs études, vécu dans divers endroits en France comme à l’étranger et n’étaient pas prêts à se fixer dans un endroit bien précis. La tiny house, grâce à sa mobilité est donc apparue aux yeux du couple comme la solution idéale. Ils se sont donc lancés dans la construction d’une tiny house de 13 m² avec 5 m² de mezzanine. Ils ont fait réaliser la structure par un professionnel et se sont chargés de tout l’aménagement intérieur. « Une habitation de 13m2, cela parait vraiment petit pour y vivre bien à deux, mais prendre en compte uniquement la surface est extrêmement réducteur. Ce que l’on recherche vraiment, c’est l’impression d’espace. La tiny house dans laquelle nous vivons a une hauteur intérieure de 3m50 dans la pièce principale, ce qui est bien supérieur à celle de beaucoup de logements ; elle a des ouvertures sur tous les côtés : 9 fenêtres dont 2 au plafond, ce qui lui procure une luminosité importante.», explique Mylène. Mais pour garder cette impression d’espace, il est primordial que la tiny house soit bien agencée, ce qui selon le couple, est un remède au désordre, il faut bien optimiser l’espace et bien ranger sinon, les pièces sont très vite encombrées. Le couple étant déjà dans une démarche minimaliste, préférant s’entourer d’objets utiles, cela ne leur a pas posé de problème.
Une tendance qui prend de l’ampleur et ne cesse d’évoluer
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes se laissent séduire par les tiny house, notamment les villes qui souhaitent envisager l’urbanisme de manière totalement différente. C’est le cas de Rézé, une ville de 40.000 habitants, située au sud de l’agglomération nantaise, qui a décidé de mettre un de ses terrains à disposition afin que quatre petites maisons viennent s’y installer, permettant ainsi aux habitants de vivre en communauté tout en suivant leur philosophie de vie. Quatre familles donc, qui ont été sélectionnées sur dossier suite à un appel à candidature, et se sont constitués en syndicat libre, pourront y rester 5 ans minimum et jusqu’à dix ans, moyennant un loyer encore à définir, mais qui devrait tourner autour de 300 euros. Les personnes sélectionnées sont très engagées en faveur de l’environnement. En plus des quatre tiny houses, le village accueillera deux espaces communs, dont une structure type yourte et un garage transformé en espace buanderie. Ce beau projet, est le premier quartier de tiny houses en France.
Si les tiny houses apparaissent de plus en plus dans le paysage, elles ne cessent également d’évoluer depuis leur création. Aujourd’hui, certaines sociétés ont décidé de préserver le bois et d’utiliser d’autres matériaux en base de construction.
C’est le cas par exemple de cette nouvelle société française et membre de l’alliance Netbox, le Cocon Français. Basée en Seine-et-Marne, la société propose des petits modules habitables fabriqués à partir de matériaux biosourcés sur la base de containers maritimes. Ces constructions sont à la fois durables dans le temps et mobiles, permettant d’être déployées très rapidement et installées quasiment n’importe où ! Non loin de là, à environ 2h de route, on retrouve également la société My Design Container qui réinvente les espaces et transforme des containers maritimes en de belles petites tiny houses. Le Cocon Français, My Design Container, et bien d’autres, le réseau Netbox regorge d’experts de la construction modulaire à partir de containers maritimes pouvant réaliser ces petites solutions habitables pour les particuliers ou professionnels afin de répondre aux enjeux sociétaux de notre époque. Pour découvrir ces experts, rendez-vous sur cette page: https://netbox-containers.fr/reseau-netbox/
https://rouen.fr/initiative/2020/un-toit-vers-lemploi
https://www.capital.fr/immobilier/logement-la-nouvelle-tendance-des-tiny-houses-en-france-1389451
Le témoignage de Mylène : Je vis dans une tiny-house – Zen et Organisée Le blog ! (zen-et-organisee.com)
Témoignage : “Nous vivons en tiny house depuis 1 an et demi” (collectif-tinyhouse.fr)