Après vous avoir présenté la maison auto-construite par Bruno, ancien chef de chantier dans le bâtiment, le cocon de 145 m² de Capucine et Florent, et la superbe maison du jeune Nathan, on poursuit notre série d’articles « ils ont décidé de construire leur maison container », avec la sublime maison, en devenir, de Gaelle et Nicolas.
Une maison en cours de construction, au design moderne, avec un objectif : réhabiliter d’anciens containers maritimes afin de leur offrir une deuxième vie, et ainsi, avoir une maison hors du commun, faite de matériaux recyclés qui permettent une construction à faible empreinte carbone. Nous avons donc recueilli les témoignage de Gaelle et Nicolas qui nous ont parlé de ce beau projet qu’ils sont en train de réaliser de leurs propres mains : construire eux-mêmes leur maison container.
La maison container de Gaelle et Nicolas
Auto-construire sa maison à partir de containers maritimes, c’était un rêve que Nicolas, 39 ans, gardait dans un coin de sa tête depuis plus de 10 ans. Et puis un jour, il rencontre Gaelle, 32 ans, maman de deux petits garçons, et c’est le début de l’aventure. Sur la même longueur d’onde, c’est ensemble qu’ils se lancent dans ce nouveau projet. En septembre 2020, le couple repère un très grand terrain de 34 ares, situé dans la commune de Bantzenheim, dans le Haut-Rhin, à côté de Mulhouse et de la frontière allemande. Le terrain étant vendu dans le cadre d’une succession, la vente est assez longue et permet au couple de bien se renseigner et de commencer toutes les démarches administratives. Gaelle et Nicolas contactent donc une architecte pour établir les plans de leur future maison et pour constituer le dossier du permis de construire, qui sera facilement accepté par la mairie.
En avril 2021, Gaelle et Nicolas signent enfin l’achat du terrain. À partir de là, tout s’enchaîne très vite. Le couple fait appel à un professionnel pour s’occuper des fondations, et vers la mi-juin, les premiers containers arrivent sur le terrain. C’est le début des travaux…
Une belle maison familiale de 220 m²
Dans le secteur de la construction de maisons individuelles, le recours à un architecte est obligatoire à partir du moment où la surface de plancher est supérieure à 150 m². Leur maison ayant une surface de 220 m², le couple n’a pas eu d’autre choix que de passer par une architecte. Mais pour Nicolas, c’était une évidence, et cela, même si sa maison avait fait moins de 150 m², pour lui, passer par une architecte, sécurise le projet et permet de faciliter les démarches, notamment en mairie !
Lorsqu’ils rencontrent l’architecte, Gaelle et Nicolas lui présentent leurs plans et leurs exigences : une grande pièce de vie avec cuisine ouverte et des baies vitrées dans le salon et dans la suite parentale afin d’avoir une vue dégagée sur la forêt-noire qui borde leur terrain.
Lorsque l’architecte rend ses plans, le couple découvre donc une grande maison composée de 11 containers maritimes, dont 3 containers 20 pieds qui composeront le garage, et 8 containers 40 pieds high cube réservés pour la maison. Les requêtes du couple ayant été prises en compte, le salon/séjour est immense et mesure pas moins de 90 m². Concernant la deuxième demande, le couple pourra aisément contempler la forêt-noire, puisque 17 baies vitrées sont prévues pour la maison ! Pour le reste, la maison sera composée au rez-de-chaussée d’un bureau, d’une suite parentale avec salle d’eau, d’un dressing, d’une buanderie et d’un petit cellier attenant à la cuisine. L’étage quant à lui comprendra une grande mezzanine, ainsi que trois chambres et une salle de bain.
Le couple n’en est pas à l’étape de la décoration de la maison, mais sait déjà une chose : à l’intérieur, les plafonds des containers et certaines parois seront laissés bruts afin de rappeler la présence des containers maritimes qui ont déjà bien vécu comme en témoigne les différentes bosses présentes. Des bosses qui ont du charme aux yeux du couple et qui racontent une histoire, celle de containers dernier voyage qui ont navigué pendant des années avant de finir leur vie en Alsace.
Des containers dernier voyage, un choix évident pour le couple
Lorsque Gaelle et Nicolas ont contacté une entreprise située sur le port du Rhin, spécialisée dans le transport de containers maritimes, effectuant un peu de négoce, leur choix était déjà fait. Pour eux, acheter des containers premier voyage n’avait pas d’intérêt. “Cela ne rentrait pas dans la logique de convertir quelque chose de préexistant en quelque chose de nouveau”. Gaelle et Nicolas essayent également d’utiliser des matériaux écologiques et respectueux de l’environnement, “si on a acheté des containers dernier voyage, ce n’est pas pour réaliser une isolation en polyuréthane par la suite ! “. Mais parfois, utiliser des matériaux à faible empreinte carbone n’est pas compatible avec le budget, pour Nicolas : “c’est un équilibre au niveau du budget, la laine de bois c’est super, mais ça reste assez cher, c’est un équilibre entre ce qu’on veut faire et ce qu’on peut faire“. Le couple s’est donc tourné vers de la laine de roche installée à l’extérieur sur 18 cm d’épaisseur et à l’intérieur, un rappel de 5 cm, suivant la logique trois quarts d’isolation extérieure et un quart à l’intérieur. La maison repose sur un vide sanitaire isolé et une chape liquide contenant un plancher chauffant, permettant de maintenir une bonne température dans la maison.
Et à l'extérieur, ça donne quoi ?
Lorsqu’ils ont commencé à chercher un terrain, Gaelle et Nicolas ont consulté le PLU des différentes communes situées dans leur secteur, afin de savoir ce qu’il était possible de faire. Dans le village où ils ont élu domicile, la construction d’une maison en containers à toit plat était possible. À une seule condition : que les containers ne soient plus visibles. Un bardage sera donc posé sur les parois des containers afin de les recouvrir. Petite exception au niveau des portes de garage, où les portes des containers seront gardées et repeintes afin qu’elles se fondent dans l’architecture globale de la maison.
Sur les 34 ares de terrain achetés par le couple, 14 étaient constructibles. La maison a donc été construite à environ 40 mètres de la route afin d’avoir une grande allée, et une belle terrasse sera construite à l’arrière de la maison. Les 20 ares restants, sont non-constructibles et seront transformés en potager et en terrain de jeux pour les enfants.
Enfin, si 11 containers composent la maison, ce sont 12 containers maritimes qui ont été livrés sur le terrain. En effet, le couple a acheté un container supplémentaire afin de pouvoir le transformer en abri de jardin.
Un projet soutenu par Bruno de La Maison Crobo
Gaelle et Nicolas ont rejoint l’association La Maison Crobo en janvier 2021. Cette association, créée par Bruno, qui a également auto-construit sa maison en containers, a pour but de rassembler un maximum de membres afin de fédérer cet écosystème de construction containers en y incluant d’une part les auto-constructeurs, les constructeurs et les autres professionnels concernés par l’évolution de la construction d’habitats containers. Mais surtout, de faire en sorte que ce mode de construction soit reconnu et entre dans un cadre légal.
Mais ce n’est pas tout, pendant la construction de leur maison, Gaelle et Nicolas peuvent compter sur Bruno, qui les aide et les conseille, presque mensuellement, pour des questions d’ordre technique et de choix de matériaux. Pour le couple, Bruno est un expert, qui leur a évité d’avoir de mauvaises surprises.
6 mois après le début des travaux, où en sont-ils ?
En ce moment, Gaelle et Nicolas terminent la réalisation des charpentes de leurs 4 toits plats avant de commencer à s’attaquer à leur isolation. Pour cela, le couple va souffler de la ouate de cellulose, un isolant conçu à partir du recyclage de vieux papiers, et qui permet à la température extérieure de mettre plus de temps avant de rentrer à l’intérieur. Les travaux continuent, et le couple espère pouvoir emménager dans leur belle maison courant de l’été 2022.
Gaelle et Nicolas n’ont aucun regret de s’être lancés dans l’auto-construction de leur maison, comme l’explique Nicolas : “Je n’ai aucun regret, il y a des moments où c’est compliqué, par exemple à cause de la météo qui retarde le chantier et qui fait qu’on a un peu le moral dans les chaussettes, mais à aucun moment je me suis dit mince on a fait une erreur. J’ai beaucoup appris grâce à ce projet, et si je devais recommencer, je m’occuperais d’abord de faire la charpente, l’isolation et l’étanchéité des toits au lieu de commencer par réaliser les ouvertures et les renforcements des containers”.
Rendez-vous en 2022 !
Pour ce nouvel article, nous avons décidé de vous présenter une maison container en cours de construction. Nous ne manquerons donc pas de vous tenir informer lorsque Gaelle et Niolas auront emménagé dans leur nouvelle maison. On vous donne donc rendez-vous dans quelques mois afin de voir cette magnifique maison finalisée ! En attendant, vous pouvez suivre les aventures de Gaelle et Nicolas via leur compte Instagram @Hoplasteel.
Encore un grand merci à tous les auto-constructeurs en herbe qui nous ont partagé leurs aventures et mésaventures lors de la construction de leur maison container : Bruno, Capucine, Florent, Nathan et bien sûr Gaelle et Nicolas.
Notre série d’articles “Ces français qui choisissent la maison container”, revient dès janvier 2022, avec de nouvelles maisons et de nouvelles histoires !